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le
8 juillet à 19h, Moussa Lebkiri lira quelques textes inédits
autour d'un thé à la menthe en toute convivialité
avec vous,
rendez vous donc à la galerie
Christine
Cola, 8 rue Sainte Anastase-Paris 3ème. détails
. .Un écrit qui chevauche
le verbe... vous retomberez sur votre langue... Ici c'est un moment de
l'auteur qui se livre sans mode d'emploi n'allez pas chercher Pérec
à 14h...C'est simplement du Moussa...
De L'anti-lit-térraire ?Heu...oui non...Chèpa m'sieur...Allez
ne faites pas la fine bouche LISEZ !!!
Né en 1952, Moussa Lebkiri, est conteur humoriste,
écrivain metteur en scène, saltimbanque il sillone la France
l'étranger on le retrouve dans certains festivals tel que celui
d'Avignon ou il est l'un des pilier du off. Il remporte divers prix pour
ses textes et spectacles.
Moussa Lebkiri a commencé sa carrière comme marionnetiste.
Tous les spectacles de 1976 à 2002 par année et par création
:
• Hadjila vedette familiale (Dernière création)
• Au bout du conte elle danse
• Kif kif piment comme il respire
• Le jardin des roses et des soupirs
• La belle histoire du beau prince tout Moche et CD
• Les Mahbouleries et cinema
• Sarah et Mohamed se croyaient chez-eux
• Reglements de contes et atelier théâatre
• Le prince trouduc en panache
• L'éscargot entêté
• Il parlait à son balai
• Bouz'louf tête de mouton
• Une enquête au pays
• De la liberté et des hommes
• Une étoile dans l'œil de mon frère
• Le voleur d'autobus
• Les histoires du thé à la menthe
• Et moi je suis resté comme chaise
• Prends 10 000 balles et casse-toi cinéma
• Une vie d'algérien es- ce que ça fait une livre
que les gens vont lire?
• Amachaou ou l était une fois mon bled
• Le cirque d'Amar
• Barka ou la vie Barisienne et création de la compagnie
Nedjma
Pour vous mettre l'eau à
la bouche, quelques extraits ...de Moussa Lebkiri
Des Hommes de Moussa Lebkiri
N'est t-il pas plus rouge et plus mosntrueux que celui des bêtes
féroces...
Autrefois, les Hommes, de la Terre ne connaissaient pas la couleur de
leur sang
Mais ils connaissaient la couleur du sang des bêtes féroces
et sauvages...
Ils s'étaient imaginé que leur sang à eux d'hommes
blanc était blanc, puisqu'ils étaient blanc. Celui des hommes
jaunes ; jaune, celui des hommes noir, noir et ainsi de suite, celui des
hommes gris ( s'ils y'en avaient serais gris)
Mais de tout cela, l'homme blanc des civilisations futures, n'en avait
pas la certitude et pour s'en assurer, il lui fallait verser le sang (
pas le sien) celui des autres.
Il alla donc chercher querelles aux hommes paisible de la terre. D'abord,
il versa le sans du peuple noir et quand le sang du peuple noir eu coulé,
il constata qu'il n'était pas noir, mais rouge comme celui des
bêtes féroces et sauvages.
Le peuple blanc confisqua alors les terres de ces bêtes sauvages...
L'homme blanc devenu maître de la terres, continua à verser
le sang de tous les peuples.
Quand le sang eut coulé...
Il constata que le sang de tous les hommes était rouge, rouge comme
celui des bêtes féroces.
...Et le sang des hommes blanc de quel couleurs est t-il ?
Eh, bien ils pensaient toujours qu'il était blanc comme la blancheur
du lait, pure comme la lumière, celle de leur vérité.
Mais en vérité de leur vérité, ils n'étaient
pas bien sûre, et pour s'en assurer, il lui fallait encore verser
le sang. Cette fois, il versa le sang celui de ses frères, quand
le sang eu jaillit, il n'était pas blanc, mais rouge comme celui
de leur colère, de leur méchanceté, comme la couleur
de leur haine.
Ô hommes d'aujourd'hui qui voyaient coulé le sang du monde,
de quel couleur est le vôtre ?
Fait à QUEZAC, le 3 fevrier 2004.
Parole sans d'Août...
Autrefois mon métier était la parole, et la parole me faisait
vivre quand elle faisait mourir les autres. C'était ainsi et je
l'avais accepté, elle était ma vérité, mon
verbe conjugué sans règle, sans contrat d’existence.
Sans aucune croix, mon chemin était tracé droit. Je parlais
libre mais étroit, par la plume de ma langue. Les mots faisaient
équilibre de ma bouche à mes doigts.
Ma parole était ma liberté et ma liberté était
la prison pour les autres.
Liberté de chanter mais pas plus fort que l'oiseau cars, le système
n'aime pas l'exortation. J'étais donc un poète qui chantait
bas, aussi bas que son profile.
Ma parole faisait de l'or et de l'argent et mon capital était placé
au doigt et a l'oreille de l'écoute. Seul actionnaire, ma banque
"intérêt" ne servait que moi.
Je suis le conteur adulé et les gens me prêtent oreille,
oreille que je ne rends jamais. Collectionneur d'oreilles tous azimuts.
Je venais de ce pays qui dort tout le temps. Vous pouvez le traverser
dans un grand fracas, il ne se réveillera pas. C'est de là
d’où je viens. Mon autre pays s’appelle exile presqu'"exit"
c'est tout pareil... C'est là où je vis aujourd'hui et c'est
là que je me nourris d'histoires à dormir debout...
Je suis mal-né, les Dieux d'ignorance m'ont mal éduqué.
Voyou du verbe, je suis... je suis mon chemin. Poussez vous... Laissez-moi
passer ! sinon gare a vous ! Laissez passer le semeur de paroles, comme
semeur de blé et de trouble. Qu'importe la récolte. Moi,
j'ai toujours a mangé le pain de mes mots. Mais me direz-vous et
les autres alors ? quel autres ? je suis seul sur terre, orphelin des
autres. Seul. Et tant qu'il y aura des "seuls" sur terre, je
mangerai seul de ce pain, pourquoi alors le rompre ? L'on n'est pas douze
à table.
J'ai le pouvoir de l'armé des mots. Armer jusqu’à
mes dents édentées. Paroles de bois paroles de fer, si tu
meurs c'est toi qui vas en enfer. Moi j'ai l'âme tranquille, l'âme
couverte dans un manteau de roi. Ni froid aux yeux des mes mots, ni chaud
été, comme hivers, je dés-hiberne mes histoires
pour les faire courir nues. Avec ma chienne de parole, je traverse les
saisons de béton et les grandes cités d'oublies, dans les
ténèbres de mes inventions. Le moteur de la vie marche au
quart de tours. Au sifflement de ma baguette (pas magique du tout) je
rentre les tous chiens de ma vie dans les tiroirs. Venez avec moi je serais
guide, ombres fantôme de mes fantômes sans peur.
Mais aujourd'hui je suis là de mes roublardises qui veut le fil
? qui veut mes ruses ? qui veut jouer avec ce qui reste du monde ? Il
y a encore de quoi faire de quoi faire souffrir. Je vends ma parole
! c'est une première bouche, je l'a garantis. Je vends ma parole
aux enchères, l'a vend au moins offrant, l'a vend tien au franc
symbolique même la donne. Qui l'a veut ? elle peut encore duper,
elle peut encore faire mal... Qui l'a veut ? qui veut l’essayer
? prenez l'a c'est une parole réversible, ou alors il me faut la
rendre comme on rend l'âme ?
Oui, aujourd'hui je l'avoue au tribunal de ma conscience, je suis un conteur
sans foi ni "il était une fois" Conteur sans loi, je
serais toujours un repris de parole.
Prenez ma parole, je ne vous la vends plus je vous l'a donne.
LA PAROLE SELON MOUSSA LEBKIRI
Il y a parole et parole... il y a la parole qui prend la parole et ne
dit rien.
Il y a la parole du maboul celle du fou, qui s'en fout La parole du sage
et celle de l'imbécile, pas forcément heureux. La parole,
qui s'emporte et celle qu'on emporte. La parole que l'on donne que l'on
reprend qui vous reprend. La parole en bouche qui vous coupe la parole
vous coupe la langue. La parole du vent qui s'essouffle et se vend. Celle
d'avant, celle d'après et après. La parole, la parole !
il y a celle qu'on vole et celle qui s'envole. La parole, qui se vante
et s'évente. Celle aussi qui est fade et pourtant ne manque pas
de sel. Et puis il y a la parole de Ramadan qui ne mâche pas ses
mots, mange pas de pain et serre la ceinture.
Oui, il y a la parole de rire pliée en deux et qui ne fait pas
un pli. La parole de celle de la chanson qui connaît l'air et l'air
de rien qui connaît la chanson. Il y a forcemment la parole forcée
du forçat. La parole du condamné à perpétuité
à parler sans répit. Parole en l'air terre à terre.
Il y a la parole maligne pas maline quand tu l'as tumeur !
La parole qui n'a pas foi chez le boucher qui tranche saigne et dit hacher
! La parole placée beau là où ça
fait mal. Il y a ma parole ma rolepa qui soigne qui blesse, qui tue, qui
te ressuscite si t'es pas encore mort. La parole du vendu, vendu en gros.
La parole du coiffeur qui rase de loin et près de chez vous. Il
y a la parole de la justice qui s'en balance sans mesure de conséquence.
Il y a la parole d'ennui qui baille aux corneilles d'orage et de désespoir.
La parole qui se tait et qui n'en pense pas mot. La parole du chien qui
aboie, celle de la caravane qui s'en passe. Il y a la parole suspendue
en sus au cou du pendu qui vous tire la langue malpolie.
Il y a la parole en boule au fond du cœur qui écœure.
La parole fragile voir l'oiseau cuit ; sa langue donnée au chat.
Il y a la parole de miel et d'amande, voir l'abeille et l'autruche. Il
y a la parole poète, parole brisée de ses ailes qu'on empêche
de voler. Et celle aussi de Prévert et prose celle que je « Prévert ».
Il y a la parole toute nue habillée à poil qui streap'taisez-vous
allez voir ce que vous allez voir. Il y a la parole d'honneur de leçon,
parole belle et iqueuse et aqueuse. La parole qui boit qui boite revient
du bistrot à béquille qui bégaie. La parole muette
du cul de jappe. Celle du céciteux qui braille comme un sourd doué.
La parole morte à la guerre et qui s'en revient sans Malbrougt.
Il y a la parole heureuse servie service compris à toute heure.
Il y a la parole amour « je t'aime », c'est le bouc et son
parfum.
Il y a la parole qui se passe de mot et le mot qui se passe de parole.
Il y a la parole selon les saints et les autres. Il y a la parole disponible
et celle qui est pénible. Il y a parole à louer au près
de Dieu ou plus près encore au magasin vidéo en bas.
Il y a la parole frileuse du conteur qui se découvre d'un fil qui
file. Il y a la parole en porte voix, slogan qu'on accroche aux portes
menteuses du temps jadis. La parole qui dit la vérité rien
que là et pas ailleurs. Il y a la parole qui ne vaut pas
un rond , celle qui est d'or et qui ne fait pas d'argent. La parole qu'on
hache et qu'on enterre. La parole perdue de vue sans domicile fixe. La
parole réglo, réglée à l'heure qui vous sonne.
La parole du conteur sans histoires. Et puis il y a zâama ma
parole final au point final elle ment...
LE PETIT PRINCE BERBERE ET MOI
...Et puis moi si je ne suis pas écrivain, au pire moi je serai
écriv'rien.
Celui qui écrit sur rien, sur le vent, les nuages, et les feuilles
blanches du rêve… Silence… Silence…
On m’appèle, ça vient de loin. C’est mon oublie,
ma nostalg’… J’arrive… …
J’ai déployé les ailes de mes bras et je vole, vole,
loin, loin de la terre, du soleil et de la lune.
Je dépassé le premier ciel, puis le deuxième, troisième,
quatrième jusqu’au…
En bas notre houtile n’était qu’un balai, une poussière,
que moi j’ai soufflée dans le néant.
Pour redescendre sur terre il faudra que le soleil passe au vert…
Que le Dieu écrivain de l’humanité joue du bendir
-
Que le coran, la bible soit un dictionnaire d’amour -
Que les moutons ressuscitent du couteau qui les égorge -
Et que tous les chemins qui mènent à Rome, mènent
aussi au Bled.
Mais quand j’ai ouvert les yeux, de ma réalité, brûlée
par le soleil de mon imagination.
J’étais tombé des nues, dans ma nost’Algérie…
Défigurée, assassinée, barbarisé !
- Y a quelqu’un dans mon pays ? personne ! désert de vie.
J’étais seul lorsque j’entendis :
- « Monsieur ! Monsieur ! » Je croyais entendre un ange…
- « Monsieur, bonjour ! C’était un tout petit Prince.
- « Ah, toi, tu veux que je te dessine quelque chose ?
- « Pas un mouton monsieur. Il n’y en a plus tous égorgés.
Alors sur le sable fin de mon pays, il me fit un dessin.
- « C’est quoi ça ? - « Ça c’est
un intégriste monsieur.
- "Quel drôle de nom, drôle de bonhomme.
- « Il n’est pas drôle monsieur, il s’appelle
intégrisme et pouvoir.
Je ne savais pas de quoi il parlait. Je n’avais jamais entendu ce
nom. J’eus honte de mon ignorance. Je lui demandé de me l’expliquer.
- « Il ne voit ni avec le cœur, ni avec les yeux et l’essentiel
est invisible pour eux.
Je ne comprenais toujours pas. Je lui demandais s’il était
perdu et où étaient ses parents ?
- « Ils habitent sous le désert, monsieur chut ! - Mon rêve
à moi, dit le petit Prince c’est de sauver le monde avec
tout le monde dedans.
Puis de sa petite main il caressa le sable fin de mon pays et effaça
l’intégriste. Il me sourit et s’en alla. - «
Au revoir monsieur à demain peut-être.
- « Eh, petit que je lui criai avant qu’il ne disparaisse,
si tu ne reviens pas je ne saurai jamais ce que veux dire ton mot …
intègre et isme… Au loin sa voix petite se perdait et je
pus entendre, si je ne reviens pas monsieur, c’est ça l’intégrisme
» C’est comme enterrer le soleil.Iil fera noir … Froid.
Aurevoir monsieur à demain peut-être….
Texte extrait du spectacle :
« Kif kif piment comme il respire » de Moussa Lebkiri,
Edition L'Harmattan
Moussa a participé à la journée
de l'Autisme le 16 mai dernier à Nanterre...
Tout a commencé par ce mail...
Bonjour Moussa,Permet-moi de te tutoyer comme le font tous les gens civilisés
et de bonne compagnie.
Je m'appelle Abla Lamrani et je suis secrétaire d'une petite association
de soutien aux enfants autistes, intitulée Sens Commun (pour conjurer
la folie mondiale).
Je tente d'organiser une journée de l'autisme à Nanterre
(ce serait une première dans cette ville) afin de sensibiliser...comme
on dit en général.
En cherchant des associations culturelles susceptibles de m'aider, je
t'ai découvert par hasard et j'ai été éblouie
par tes textes sur la parole,
celle qui fait cruellement défaut aux enfants autistes, justement.
Dans "Parole sans d'Août", tu demandes qui veut ta parole
au franc symbolique.
Moi je la veux bien, mais je n'ai ni le franc, ni l'euro, ni même
le dinar symbolique.
D'ailleurs, je n'ai pas le symbole non plus ! Heureusement, tu réduits
tes prétentions financières puisque tu ne vends plus ta
parole, tu la donnes.
Je te dis : bravo ! Peux-tu la donner aux autistes, le temps d'une après-midi
à Nanterre ?
Tu serais leur parrain et leur porte-parole (ce trait d'union entre porte
et parole est peut-être le symbole qui me manque ?)
Serais-tu d'accord pour te produire bénévolement à
Nanterre dans le cadre des Journées de l'autisme 2004 et pour être
le parrain de l'évènement ?
Je te jure sur la mémoire de nos ancêtres communs que tu
fera plus d'un heureux à Nanterre, à commencer par moi qui
suis une inconditionnelle de Kateb Yacine.
Ta poésie échevelée, magnifique, rejoint celle du
grand maître et je rêve que tu la dédie aux jeunes
autistes (aux moins jeunes aussi).
Si mon projet t'intéresse, répond moi par mail senscommun@aol.com,
par téléphone au 01 47 29 19 44, ou par courrier :
Sens Commun, 82 rue Salvador Allende, 92000, Nanterre.
Je te suis très reconnaissante d'avoir lu mon mail et d'être
le merveilleux poète et conteur que tu es...l'humanité n'a
pas dit son dernier mot !
Cordialement.Abla.
Bonjour,
C'est avec plaisir que je vous rejoint et suit prêt à venir
chez vous faire parler ceux qui ont égaré la parole
quelques part dans leur corps.
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